A 30 ans, Alban Claudin cultive un look vintage d’enfant sage, coupe à la Oasis et regard, sous la frange, qui en dit long sur la malice du garçon. A l’aise partout, il s’amuse de la facilité avec laquelle il se prête au jeu des promos, des fringues, des concerts et des showcases privés… Dans la bande des chics types qui accompagnent Clara Luciani sur scène, Alban est à la direction musicale et aux claviers. “J’aime faire ma star”, confie-t-il tout sourire, mais quand l’équipe remballe, Alban regagne le vert paradis de Sens, ville de l’Yonne et pays de Mallarmé, où il reste attaché à la maison de son enfance. Il n’a connu que celle-là, avec son piano droit et le studio qu’il s’y est aménagé. Il y a travaillé la nuit, écrivant de nombreuses pièces pour son instrument de prédilection mais aussi pour orchestre avant de décider avec son éditeur Taktic Music d’envisager la réalisation d’un album.
Soutenu par la Sacem, le musicien se concentre alors sur la composition pour piano et expérimente en studio différentes manières d’enregistrer, à la recherche du son qui singularisera sa musique. « Même s’il n’a que 300 ans, le piano a été exploité sous toutes les formes possibles et il est très difficile de réinventer cet instrument, d’en faire quelque chose qui n’ait pas été fait » explique Alban, grand admirateur de Ravel et Bartók (ainsi que d’Oasis et Tame Impala), diplômé du Conservatoire, fin connaisseur des claviers électroniques et batteur. Tests techniques, choix de pianos, subtils mélanges d’acoustique et d’électronique, c’est finalement au cours de l’année 2019 que l’album est enregistré à Paris. Comme l’explique Jean-Michel Reusser, qui accompagne le projet depuis le début : « Au-delà des aspects purement techniques, une des caractéristiques de son approche de l’enregistrement est de saisir la ‘bonne’ inspiration, celle qui donne son sens et sa raison d’être à l’interprétation, un peu comme un animal qui guette sa proie ».
Conçus comme autant d’airs à retenir, les compositions d’Alban évoquent dans leur simplicité le charme de l’enfance et sa nature authentique et fragile. Avec son immédiateté mélodique, parfois pop, et sa féérie évidente, It’s A Long Way To Happiness réveille le cœur de souvenirs communs quand les frappes courtes et les arpèges de l’interprète se fondent dans de mystérieuses réverbérations. « Pour moi, dit-il, la mélancolie est une forme de nostalgie bien digérée, qui fait sourire, comme si les drames d’hier avaient pour but de se transformer en légèreté et, finalement, nous faire du bien ».
Jusqu’alors, Alban avait signé des musiques de documentaires et de courts-métrages, collaboré avec des marques de prestige (Louis Vuitton, Chanel, Van Cleef & Arpels…) tandis que les plus fins connaisseurs de la jeune scène française l’avaient certainement remarqué aux côtés de La Féline ou Voyou et bien sûr de Clara Luciani.
Quittant l’ombre des autres, il présente aujourd’hui It’s A Long Way To Happiness en son nom et dévoile le 23 octobre 2020 son tout premier single Dandelion. L’occasion de découvrir un jeune homme singulier, plus rock qu’il n’y paraît et surtout fier des rêveries de son piano. Dandy à l’univers enchanté, Alban Claudin avance sur le chemin du bonheur.